dimanche 5 juillet 2015

Bas de Soie

La légende raconte qu'un beau jour, au XXVIIe siècle avant J.C., l'impératrice chinoise Xi-Ling-Chi, épouse sublime de l'empereur Huang-Ti, prend son thé sous un arbre, un mûrier. Un souffle de vent, un cocon de bombyx tombe dans sa tasse. Surprise, car avec la chaleur de l'eau chaude, le fil se détend. De ses fines mains, elle saisit le fil unique, le déroule ...


Aujourd'hui point de bas nylon, mais un regard sur les publicités et l'iconographie du début du XXe siècle des bas de soie. Car avant notre époque d'or, la naissance des bas nylon et leur apogée sensuelle (années 40-50-60), il y a eu des bas de coton et de soie. Les derniers étaient l'apanage des élégantes, des femmes bénéficiant de moyens financiers réels en relation avec leurs modes. Sachez que durant la Belle Epoque, certaines femmes avaient une tenue du matin, une tenue d'après-midi ou de goûter, de dîner aussi, les variantes étaient nombreuses, les froufrous aussi, du moins les épaisseurs entre linge de corps (pas encore les dessous actuels) et linge de confort, corsets et autres sous-robes et robes, voire tabliers.

Les bas de soie étaient produits en France, en particulier dans la Vallée du Rhône et dans les Cévennes. Une production nécessitant des mûriers, des arbres à larges feuilles mangées par les chenilles du bombys, un papillon spécifique, des élévages, de la main-d'oeuvre souvent féminines pour ensuite ébouillanter les cocons, dérouler et filer la soie. Des magnaneries, des petites usines spécialisées dans le traitement de la soie, avec toutes les étapes, des étuves pour obtenir des soies brutes ou fines, un travail de précaution à forte valeur ajoutée financière pour les propriétaires, une source économique importante pour la région, même si les conditions de travail étaient dures.

Au final des bas de soie, fins certes pour l'époque mais avec un ressenti actuel proche des 30 deniers, une finesse exceptionnelle, une douceur tout aussi exceptionnelle, une beauté pour des jambes que l'on ne voyait jamais sous les robes longues. Il ne reste que peu, trop peu de ses bas si fragiles. Pas ou peu de pochettes en carton avec les illustrations ci-dessous :


















Je vous recommanderai le livre sur la soie, sur la région des Cévennes, sur ce morceau d'histoire avant le bas nylon :

"La Fille du Fil" 
La soie, une histoire de femmes cévenoles
par Karine Bergami



Nylonement




vendredi 3 juillet 2015

Enfin réel !

Eté, chaleur, rencontres, le hasard des moments virtuels qui deviennent réalité.

Je dois croiser enfin, oui enfin, cette personne cachée derrière un pseudo. Tant de messages échangés, de rires, d'émoticônes pour renforcer nos pensées, d'autres messages, pas de drague, mais des longues discussions, toujours et même parfois durant des nuits d'insomnies. Des interrogations, des entrées dans l'univers de l'autre, des questions et des réponses, parfois des silences, des semaines d'intenses activité, d'occupations ou de vacances, et toujours ce plaisir, le mot est juste car ce n'est pas une routine, de recroiser de nouveaux messages.

Alors nous avions pris le temps de nous connaître, malgré nous, sans cette quête d'un coeur, ni même de moindre volonté, ni d'un côté, ni de l'autre, juste une amitié du net. Plus qu'une relation car parfois des confidences viennent, passent, trouvent des réponses.






Se voir, un instant magique, presque redouté, pas souhaité d'ailleurs au départ. Chaque coin de la France ou du monde, le net est une toile trouble, opaque, mais les mots la traverse. Ainsi des émotions plus que des sentiments, nous en avons beaucoup échangé. Des rires souvent parfois des tristesses et des doutes, car cette proximité non envahissante et sans jugement a des avantages. Nous avons parlé, longuement parlé de tout et de nous. Par petites touches, sans trop de curiosité, mais finalement avec des indiscrétions, des joies, des folies passagères, des parenthèses joyeuses, sans aucun risque car nous n'avions jamais envisagé de nous voir.

Mais là, j'ai hésité avec mon image, que lui montrer de moi ? Chaleur d'été, jupe, escarpins ou ballerines, top, pas trop court, mais pas trop chaud non plus. Ne pas trop en faire. D'ailleurs, je ne le connais pas vraiment du moins physiquement. Un paradoxe à notre époque, car au début de nos contacts, c'était le jeu de deux pseudos sans visage. Longtemps d'ailleurs. Puis quelques photos, après des mois. Pas trop claires, juste d'ambiance, juste sur nos profils fb ou tw, des extraits de nous. Alors oui aujourd'hui, je ne cherche toujours pas à lui plaire, d'ailleurs cet homme est marié. Juste un ami virtuel devenant réel.

Jupe bleue ou jupe framboise ?

Comment sera-t-il ?

Les mots en vrai, des phrases sans le tempo et les corrections du clavier, des doutes. Est-ce une bonne idée de briser ce flou de nos corps réels ?

J'hésite encore. Ce rendez-vous peut-il changer un bout de moi, mon image dans ses yeux. Lui, moi, nous, deux amis. Nous verrons, nous nous verrons enfin.



Nylonement



mardi 30 juin 2015

Mon choix de vie




Trouver le mot juste, l'adjectif qui serait le plus propice à me qualifier. Dans les yeux des autres, dans leurs cerveaux, dans leurs esprits, je suis une femme, après ils peuvent ajouter leurs choix.

Légère car d'un mois à l'autre, parfois il peut m'arriver de ne pas être accompagner par le même homme, un grand, un blond, un brun, un jeune, un moins jeune, je ne suis pas bloqué par leurs physiques, je recherche autre chose.

Libérée, car je ne cache pas ma gourmandise pour les hommes, pour des soirées ou des journées de pur plaisir, de jouissance. Mais derrière mes blagues, qui me mettent à l'égal des blagues sexistes des cadres avec lesquels je travaille, auteurs de tableaux de chasse et de petits culs, de phrases libidineuses, je suis peut-être une menteuse. Je joue, ils écoutent, ils ne gardent que leurs versions.

Allumeuse, car ma tenue est toujours très féminine, très glamour, sans aucune peur de montrer mon corps. J'y travaille chaque jour, chaque semaine  en faisant du sport, en courant au petit matin pour expulser mes idées noires, pour savourer la douche après. J'aime la mode, je peux sans limites ou presque m'offrir les chaussures ou les robes de mon choix, j'aime les matières légères, les décolettés profonds, les coupes près du corps.

Sensuelle, car j'assume sans le cacher, bien au contraire, que je suis une porteuse de véritables bas nylon. Une couture, une jarretelle, un revers, le hasard s'amuse de la fente sur ma jupe, des longueurs un peu trop courtes de celles-ci. Je ne m'exhibe pas, je ne cache pas mes bas, le vent est un complice des regards avertis.






Froide, quand les mots ne sont pas plus grossiers. Car je ne couche pas ! Ils imaginent, hommes et femmes, ce qu'ils souhaitent, leurs envies, mes soirées, mes week-ends, mes vacances, mes nuits. Mais tout cela n'est rien. Car si je suis ainsi, c'est pour laisser mon corps respirer. Mon adolescence avec des kilos en trop, une famille, la province triste, tout cela est loin. Je vis pleinement mon corps de femme. 

Mais le soir, je profite pour sortir, pour lire, pour voir quelques amis. J'écris simplement.



Nylonement